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Le secteur social et médico-social connaît une crise d’attractivité majeure (35 000 postes vacants en 2023), aggravée par le recours croissant à l’intérim. Des éducateurs privilégient désormais le statut d’intérimaire pour sa meilleure rémunération, révélant une transformation du rapport à l’emploi accélérée par la crise sanitaire. Au-delà des enjeux financiers, cette situation témoigne d’une perte de sens : les professionnels ne peuvent plus exercer selon leurs critères de qualité. L’analyse par les risques psychosociaux montre que les atteintes à la santé surviennent quand les travailleurs sont « empêchés » de déployer leur intelligence créative et leur autonomie. Pour l’auteur, inspiré des ergodisciplines, la santé au travail repose sur la capacité à « faire quelque chose de soi-même » dans son activité. Restaurer l’attractivité suppose de replacer le travail au cœur des préoccupations : évaluer les risques professionnels de manière participative, créer des espaces de discussion sur le travail, valoriser le « travail de santé » des salariés et reconnaître leur contribution. Prendre soin des institutions du care et de ceux qui y travaillent devient un levier essentiel d’attractivité.